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Spiritualité

Après la mort ?

 » Bonjour Gérard, Merci pour ces nouveaux articles. Je me réjouis de voire que tu chemines dans la joie et la bonne humeur. Je profite de ton temps pour te poser quelques questions issues de ma lecture de ton livre « Ainsi sommes-nous » et que j’avais mises de côté. Si je comprends bien : l’homme comprend 3 éléments fondamentaux : le corps, l’âme et l’Esprit (ou Dieu ou Etre). L’Esprit n’est pas notre individualité puisqu’il est en nous comme dans tout le vivant, il ne nous appartient pas. L’âme (l’ensemble de nos énergies passées et présentes) est notre singularité. Elle se réincarne indéfiniment jusqu’à ce qu’elle soit complètement libérée/accomplie. Etre complètement libéré/accompli signifie-t-il atteindre l’état des personnes comme Jésus, Amma…? Si oui cela peut prendre un temps très long et donc un grand nombre de réincarnation. Toutes les âmes avant de se réincarner errent-elles (les âmes qui peuvent interagir avec certaines personnes sur terre qui en ont la capacité) ou certaines accèdent-elles à un autre état intermédiaire? Que devient l’âme une fois totalement libérée? Se dissout-elle dans l’Un Divin ou continue-t-elle à exister en tant que telle? Tout au long de son parcours l’âme est-elle consciente d’elle-même? ET…je n’oublie pas, malgré ces questions, que seul compte le présent ! Mais au cas où les moments de présent dureraient pour l’éternité il vaut mieux se préparer car, comme dirait Woody Allen, « l’éternité c’est long, surtout sur la fin. « 

Bien à toi.
Emmanuel

Merci pour ta question.

La dissociation corps, âme, Esprit (source de la réalité et de la création) est bien comprise.

On trouve toujours une trinité qui en fait ne font qu’un. De même on peut penser mental, émotion, physique, tu ne peux pas en enlever un sans rendre le sujet non viable. Chaque partie peut être détériorée mais ne peut pas être supprimée. C’est un tout indissociable que l’on dissocie pour faire plaisir à notre intellect discursif. Tu sais bien qu’on veut toujours tout savoir. C’est mignon, on a beau le savoir on en demande quand même.

Ce que je voudrais exprimer, pour répondre à ta question, ce sont mes interrogations et mes compréhensions limitées tirées de mon vécu et j’éviterai de répéter ce que les grandes âmes nous disent. C’est amusant car quelqu’un a posé à peu près la même question à Amma lors de son Satsang de la semaine dernière. Je ne vais donc pas recopier sa réponse, qui à mon sens est plus faite pour nous permettre d’arrêter de se poser des questions que d’apporter une réponse précise indiscutable et logique. Notre logique ne trouve pas sa place quand elle veut comprendre le mystère de la création. Comme je disais on attrape mal à la tête et on se perd dans un labyrinthe sans issue. A force de se faire mal on arrive un jour peut être à s’abandonner à Dieu et à accepter que le mystère reste mystérieux sans s’en inquiéter.

Donc après ce long préambule, je dirais tout d’abord que ce qui, à mon sens, se réincarne, ce sont les mémoires du sujet sous forme de tendances. La conscience individualisée est comme enveloppée d’un cocon représentant l’ensemble de ses tendances à purifier. Par exemple une personne avide d’argent, dans l’insécurité permanente et la peur de manquer va se réincarner dans l’état où elle est morte.

Nous avons des centaines de tendances qui sont, inhibées, exaltées ou entre les deux, qui définissent notre personnalité. Les combinaisons sont multiples, ce qui nous rend unique. La notion de Karma (loi de cause à effet) se retrouve bien dans cette conceptualisation car suivant les bonnes ou mauvaises actions que je vais faire dans cette vie, suivant que je progresse sur une voie spirituelle ou pas, ces actions et l’état dans lequel je suis quand je les réalise, vont modifier mes tendances en les rendant plus ou moins justes. Si bien qu’en se réincarnant cette âme va trouver dans le monde ce qui est nécessaire à son accomplissement. L’accomplissement étant la perfection de toutes les tendances. La perfection doit être vue comme un univers de possibilités (les tendances) qui se manifestent parfaitement sous l’impulsion de la nécessité. Sans la nécessité il n’y a rien. La nécessité est dans ce cas la volonté Divine. Mère disait : « lorsque chaque élément sera à sa place, le tout reflétera l’image du Divin » Cette vision satisfait à ma curiosité.

Je pense qu’à notre mort, la conscience réflexive que nous avons de nous même disparaît. A ma mort le sujet nommé Gérard disparaîtra.

Ce « Je » nommé Gérard n’existe que dans cet espace temps, dans cette incarnation. L’homme a cette particularité de se sentir, de se voir, de s’entendre ce qui lui donne la sensation d’exister. L’existence n’est autre que cette capacité réflexive de notre intellect. Conscience, aperception, identification, mémorisation sont l’enchaînement qui se produit dans notre intellect à chaque instant. Je pense que cette conscience de soi-même qui est une de nos caractéristiques existentielles, disparaît après la mort. Je pense que l’arbre n’a pas conscience de lui même. Lors de mes méditations, j’ai eu à plusieurs reprises la grâce de vivre au présent, dans cet instant sans temps. A posteriori, de retour de ces expériences, je me souviens que je n’avais aucune conscience de moi-même, mon corps n’existait pas et la pensée de moi-même en qualité d’homme n’existait pas non plus. Il n’y avait rien et il y avait cette sensation que tout était parfait. Une seule chose était de trop c’était que la conscience avait conscience d’elle même, elle avait la conscience d’être séparée de ce tout. C’était de trop car le désir était de se fondre dans cet océan de rien comme la goutte d’eau se fond dans l’océan. Le témoin qui n’est rien sinon témoin veut disparaître pour se fondre dans la perfection. Cet instant, je l’appellerais la dissolution finale (retour à la source).

Après la mort je pense que la conscience n’est plus identifiée à un individu humain et qu’elle a peut être cette conscience d’être. Je ne peux pas te dire où va cette conscience. Je n’ai pas de réponse personnelle à ce sujet.

Par contre, à propos des « âmes errantes », ayant eu plusieurs fois l’occasion d’en rencontrer et de les libérer pour libérer les personnes qui en étaient affectées, je dirais ceci. Une très forte pensée, au moment de la mort, généralement une pensée de peur ou de volonté, rattache l’âme au plan terrestre où nous vivons. C’est comme si le sujet voulait s’accrocher à la terre et à son passé. Les attachements des proches à ces personnes mourantes peuvent également créer un lien qui empêche l’âme de poursuivre sa route. Ces âmes ont besoin d’énergie pour rester dans ce plan et pompent de l’énergie sur les personnes ou les créatures animales, végétales, ou minérales sur lesquelles elles sont fixées. Ou alors elles survivent par l’énergie donnée par les personnes qui s’y intéressent ou qui y sont attachées. Elles sont en grande souffrance et attendent d’être libérées de ce plan pour pouvoir poursuivre leur route. Ces âmes errantes demeurent dans l’intention qu’elles avaient au moment de la mort. Elles ne peuvent pas agir suivant leur bon plaisir comme nous le faisons de notre vivant.

Je dois reconnaître que dans tout ce que j’ai pu rencontrer et vivre, il y a beaucoup de choses que je n’ai pas compris et que je ne comprends toujours pas. La plupart du temps j’ai pu apporter un soulagement ou une « guérison » aux personnes en souffrance sans pour autant comprendre dans le détail ce qui se passait pour elles. Le Divin connaît tout et j’essaye de n’être que son instrument. Ce qui me convient à merveille.

Je voudrais préciser que dans ce plan intermédiaire ou les âmes et toutes sortes d’énergies pullulent, il es très difficile de s’y retrouver. On pourrait comparer cet espace à l’atmosphère qui est entre l’infini du ciel et la terre. Cet espace est rempli d’énergies diverses et variées. C’est un espace intermédiaire ou règnent la loi Divine et la loi égotique comme sur terre. C’est un espace ou l’ego peut y mettre son grain de sel et y faire régner sa propre volonté. C’est un lieu dangereux où il n’est pas prudent de s’aventurer sans être bien accompagné. C’est le lieu de prédilection des voyants, des manipulateurs d’énergies de toute sorte, des chamans, et de tous les bricoleurs énergétiques. C’est aussi l’espace où toutes les croyances trouvent une justification.

Nous avons effectivement du chemin à parcourir pour arriver à la purification totale et à vivre dans un état de pure conscience permanente dans ce plan terrestre. Comme tu dis on en a pour un bon moment et un bon nombre de réincarnations. Je suis tout à fait d’accord.

Ma question est : qu’est-ce que ça peut faire ? Quelle en est l’importance ?

On se demande si on va souffrir entre les réincarnations. Je pense que le paradis, le purgatoire et l’enfer sont ici sur cette terre à chaque instant. Je ne crains pas de me faire rôtir les pieds par le diable quand je serai mort parce que j’ai péché. J’ai visité les tréfonds de la mort, là où la matière est dissoute, je pense avoir rencontré la mort, ce n’est pas ce qui rend joyeux mais je n’y ai pas ressenti de souffrance.

C’est une activité naturelle. Notre corps se décompose à la mort ce sont donc des énergies particulières qui œuvrent à cette dissolution de la matière. L’âme ne meurt pas.

Le but de la vie n’est pas pour moi de me réaliser c’est à dire de me dissoudre en toute fin dans cet océan de pureté. Si cela m’est donné tant mieux ou tant pis, mais mon but est d’être en chemin et heureux sur ce chemin. Me sentir à ma place, en évolution Spirituelle et servir le Divin en servant la création me suffit. C’est mon but. Comme tu dis c’est au présent. C’est en étant à ma place, inspiré par l’Être, que je suis utile au monde.

Gérard disparaîtra à ma mort. Je ne sais pas comment je m’appelais avant, j’ai des milliers ou des milliards de vies derrière moi ; heureusement que tous mes noms ne sont pas écrits sur mon passeport. Je n’ai aucun souvenir de qui j’ai été ni où ni quand. Toutes ces histoires racontées par des voyants sur nos personnalités passées ne sont que des balivernes tirées du mental des consultants. Comme je ne me souviens pas de mon grand passé sous la forme d’une personne particulière, il n’y a aucune raison pour que je me souvienne de moi la prochaine fois. La mémoires factuelles de cette incarnation disparaît totalement après la mort. Alors des fois je me dis : « à quoi bon m’en faire pour après puisque ce en sera pas moi qui vivrai cet après ». La réponse qui survient immédiatement est : « fais ton devoir d’enfant de Dieu ici et maintenant et t’occupes pas du reste ». C’est pas plus simple comme ça ?

J’espère avoir répondu à ta question. Si ce n’est pas le cas tu peux en poser une autre.

C’est avec grand plaisir que je te répondrai.

2 réponses sur « Après la mort ? »

Reincarnation et destin

Bonjour Gerard,

Est-ce que la reincarnation d une ame dans un corps sur terre peut etre organisee par un etre superieur afin que cette ame apprenne de nouvelles choses?

Bonne journee
olivier

RE:Reincarnation et destin

Bonjour Olivier.

merci pour ta question.

Je ne crois absolument pas en l’existence d’âmes supérieures capables de gouverner quoi que ce soit. Je ne crois pas plus en quelques Maîtres ascensionnés qui guideraient les disciples à partir de l’au-delà. Ce sont des croyances qui laissent la place à des égos malins et bien souvent manipulateurs. Pour avoir fréquenté par nécessité des personnes baignant dans ce genre de croyances, il m’était évident que les maîtres ou entités auxquels ils se référaient n’étaient autre que la projection de leur mental, de leur égo.

Il y a des lois naturelles qui sont en place et immuables. nous obéissons tout simplement à ces lois. Nul ne peut y échapper.

En dehors de l’incarnation, il n’existe à mon sens aucune volonté individuelle pouvant exercer un quelconque pouvoir sur les incarnés. Si le vent emporte ton chapeau, ce n’est pas parce que quelqu’un voulait te décoiffer.

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