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Mais à quoi ça sert tout ça ?

Le titre vous paraîtra peut être étrange, mais c’est une question que je me pose souvent. Méditer, prier, faire du yoga et toutes sortes de pratiques dites spirituelles sert à quoi ? Qu’y a-t-il de plus noble ou de plus important dans ces pratiques que dans une vie profane ordinaire ? Sommes nous meilleurs que les autres une fois que l’on a pratiqué ces méthodes, une fois que l’on a consacré une bonne partie de sa vie à essayer d’atteindre quelque chose qui pourrait apporter un plus dans la vie ?

Est-ce bien utile de s’intéresser et de consacrer à la Spiritualité ?

Après tout, objectivement, je me consacre à moi-même et recherche ma propre satisfaction au travers de la spiritualité. Je veux devenir quelqu’un qui soit comme ceci ou comme cela parce que je crois que ce sera mieux pour moi. Je crois que la spiritualité m’apportera ce que je cherche. Il ne faut pas se leurrer et bien se regarder en face. En m’adonnant à la spiritualité et à ses pratiques, il faut se poser la question : « qu’est-ce que je cherche ? » Si chaque aspirant voulait bien se poser la question honnêtement, sérieusement sans se faire de cadeaux, on s’apercevrait probablement que la recherche est tout simplement égocentrique. C’est pour moi-même et mon bonheur, pour mon espoir de bonheur, pour moins souffrir, pour appartenir à une communauté qui m’accueille et me considère, pour trouver l’amour ou simplement des amis ou des copains, pour me donner une valeur. La liste des raisons égotiques pourrait être longue. C’est le cas d’une grande majorité de personnes et c’est normal, ce n’est pas possible autrement pour toutes ces personnes.

A ce stade là cela ne fait pas grande différence entre une personne qui s’adonne à la spiritualité sous quelque forme que ce soit ou une personne qui vit comme tout le monde. Le but de chacun dans la vie est de trouver le bonheur, chacun espère le trouver d’une façon ou d’une autre. L’humain est condamné dès sa naissance à chercher le bonheur de même que sa sécurité ainsi qu’assurer sa survie. La preuve en est que c’est le principal argument publicitaire que je peux lire sur les publicités multiples et variées que je peux recevoir par internet. On peut lire : «Devenez meilleurs, élargissez vos facultés, trouvez l’amour, devenez je ne sais quoi de plus en plus rocambolesque, l’illumination en trois séances par internet ». La pub marche bien puisque c’est ce que chacun cherche. En plus les choses sont présentées de telle façon qu’il est facile de croire que ça marche à tous les coups, de plus c’est facile à faire et c’est rapide.

Après avoir dépensé une fortune et sué sang et eau pour obtenir quelque chose qui au bout de quelques jours de pseudo jouissance vous ramène dans le même état de mendiant du bonheur. Le bonheur promis n’est pas au rendez-vous.

Où est l’erreur ? Y a-t-il une erreur ?

L’erreur est simple, tant que je m’adonne à la spiritualité ou pratique des méthodes dites spirituelles ou ésotériques pour obtenir quelque chose pour moi-même, je n’obtiendrai pas un bonheur durable. Je serai toujours obligé de remettre de l’énergie dans la machine parce que en réalité je ne change pas vraiment. Même si j’obtiens de petites satisfactions qui font penser que le bonheur attendu arrive, il n’est pas encore là.

Rechercher une satisfaction personnelle d’une manière ou d’une autre ne procure jamais le bonheur, cela procure des plaisirs passagers et aussi l’illusion de pouvoir le trouver un jour. De façon plus subtile, si les enseignements dispensés ne sont pas adéquats, cela conduit le sujet à développer un égocentrisme spirituel, le sujet se prend pour quelqu’un de spirituel, de plus important et de meilleur que les autres.

Ce n’est pas dramatique. La recherche peut parfaitement commencer par là, en cherchant une satisfaction personnelle ou en essayant de soulager sa propre souffrance. Le problème n’est pas là. Mais il ne faut pas en rester là.

C’est encore une fois la nécessité d’être guidé par un vrai guide. Celui-ci ne vous laissera pas là. Subtilement, il vous donnera la saveur de Dieu, il sèmera une graine au fond de vous même qui, lorsqu’elle aura quelque peu grandi, vous donnera le désir d’aller plus loin pour goûter un peu plus à cette saveur Divine que l‘Hindouisme appelle l’ambroisie. « Une seule goutte de ton ambroisie me donnera le bonheur pour des vies entières, s’écrie l’aspirant en s’adressant à Dieu ». Le guide, le Maître doit être capable de démarrer le processus de purification de l’ego par le Divin lui même. Seul le Divin est capable de cela. Toutes les autres méthodes sont illusoires et ne consistent qu’à se travestir différemment à force d’entraînement. L’ego reste inchangé, seules ses manifestations sont contrôlées et le sujet se manifeste différemment.

En poursuivant la quête, en pratiquant les recommandations de son guide, l’aspirant se trouvera dépouillé progressivement de son égocentrisme par le Divin et découvrira la merveilleuse saveur de la compassion et de l’Amour inconditionnel. Une fois qu’on y a goûté c’est fini plus jamais on ne pourra s’en séparer même pour tout l’or du monde, à moins qu’une fâcheuse mauvaise tendance bien cachée dans l’inconscient conduise à vendre son âme au diable.

Le bonheur vrai et durable n’est pas autre chose que l’amour vrai, inconditionnel et la compassion qui, on pourrait dire est le fruit de l’Amour Divin.

Ce n’est pas parce qu’on devient un spécialiste d’une technique comme le hatha yoga qu’on devient plus spirituel, plus essentialisé. Le défaut actuel est de penser que c’est en apprenant et maîtrisant une technique ou un art que l’ego peut être déraciné. C’est fondamentalement faux. Si en pratiquant vous ne pensez qu’à réussir l’exercice vous vous trompez de voie.

La société, extraordinairement égocentrique, dans laquelle nous vivons s’ingénie à récupérer pour son propre compte toutes les pratiques utilisées jadis dans la spiritualité. J’en prends pour preuve, le hatha yoga, qui devient une gymnastique, la « méditation de pleine conscience » qui devient une maîtrise de la pensée et bien d’autres encore.

L’outil qui n’était qu’une aide pour aller à Dieu devient le but. On devient un bon pratiquant de la technique, de la même façon qu’on peut être un champion de sport ou un spécialiste de la peinture à l’huile. Il n’y a aucune différence sur le plan spirituel. Quelque fois c’est un facteur aggravant, je ne connais pas plus difficile à corriger que l’orgueil spirituel parce qu’il touche à l’estime que le sujet a de lui même, il est sa valeur.

En récupérant toutes ces pratiques, la société, les humains qui la constituent retirent Dieu du programme. On n’en parle plus, c’est tabou, accessoire, inutile. Comme je l’ai souvent dit et écrit, parler de Dieu ou simplement le nommer devient suspect. Il est d‘ailleurs énoncé dans les écritures que les humains iront jusqu’à vouloir tuer Dieu tellement l’égocentrisme et la toute puissance égotique prendront de l’ampleur.

Sans Dieu la démarche Spirituelle n’est pas valide car c’est Dieu qui mène à Dieu. La démarche Spirituelle a quelques prérequis. D’une part il faut reconnaître que nous ne sommes pas les maîtres du monde et de nous même mais qu’une intelligence et une puissance que nous ne pouvons maîtriser siège en nous même. D’autre part, que toutes les pratiques ne seront qu’un moyen de faciliter le travail du Divin mais pas de le remplacer. Il faut mettre en place une trinité : la conscience, l’ego et le Divin. J’y reviendrai plus tard, mais peut être en ai-je déjà parlé ailleurs.

Si nous ne voulons pas sombrer dans les extrêmes de l’égocentrisme et de la toute puissance, génératrices de souffrances et d’atrocités telles que nous en voyons ou vivons en ce moment, il faudra réhabiliter Dieu. Les codes de bonne conduite ne suffiront pas, pas plus que les guerres déclarées pour soit disant éradiquer la violence. La violence génère la violence, l’ego fait grandir l’ego, l’Amour et la Compassion font grandir l’Amour et la Compassion seuls capables de guérir le monde.

3 réponses sur « Mais à quoi ça sert tout ça ? »

Mais à quoi ça sert tout ça

Jaime l’esprit de ce long discours bâti avec moult mots. Je dirai « cela n’est pas faux » bien que, pourtant habitué depuis des décennies aux quêtes philosophiques et spirituelles, il m’a fallu m’accrocher sans être certain de tout comprendre comme il convient. L’Ego nourrit l’ego, bien entendu. Les mots sont pour l’intellect et donc pour l’Ego. Ce qui fait qu’utiliser des mots pour parler de spirituel risque de ramener à l’Ego. Pas facile tout ceci ? Mais c’est le propre des mots. Je dirai que trop de mots tue la valeur de ce qui est créé par le verbe. Alors, oui, j’aime ce que Gérard Lescalier a écrit, mais je pense que l’on retombe dans le domaine egotique. Et, « tout ceci ne sert à rien ». Que faut-il faire ? C’est simple, oublier d’exprimer la spiritualité avec les mots du mental. Il faut vivre la spiritualité avec le Coeur. Pourquoi ? Pas pour acquérir de la valeur, quelle qu’elle soit, car il convient d’être Humble en Conscience mais humilité ne revient pas à nier notre nature spirituelle. Ouvrons le Coeur pour nous rapprocher de notre partie Divine, notre Ame, pour commencer, et en Etre à l’écoute. « Je ne parle plus mais j’écoute le Divin ». « Je ne suis pas plus important aux yeux des humains ni de qui que ce soit, mais je retourne au contact de ma vraie Existence, pour essayer de comprendre la Vie, plus vaste que celle que nos sens physiques nous permettent de percevoir. » C’est en tout cas comme ceci que je ressens la démarche, ou quête, ou le cheminement spirituel : Intérieur. Car si l’Homme,complet, se reconstitue et se réconcilie avec sa nature Lumineuse et Divine, alors, où est l’égoisme, puisque sans s’en rendre compte, il partage cette Lumière avec les autres Etres qui l’entourent. On ne cherche pas à devenir Dieu ou Divin, on redécouvre sa nature Divine oubliée et occultée par l’Ego. On ne peut aider autrui si on est en difficulté car non complet. On n’est pas un soignant alors que l’on est un malade. On ne peut aider ou soigner quiconque, qu’un fois Complet et Lumineux. Alors : assez de mots (désolé pour tous ceux que viens d’employer) et plus d’Etre, SVP, car le monde n’a pas besoin de maîtres mais de Lumière pour le guider alors qu’il plonge dans l’obscurité. Etre! Ne pas faire ni chercher. Seulement Etre … En paix intérieure, en quête de la Lumière où qu’elle se trouve. Seulement Etre.

Amitié. François Baudouin

Merci François pour votre commentaire dans lequel vous exprimez avec vos mots votre point de vue.

J’ai envie de vous répondre mais comment faire sans utiliser quelques mots ? Je veux bien méditer en pensant à vous mais je ne sais pas si je vais réussir à vous joindre. Le téléphone du cœur est des plus incertains, les interférences fort nombreuses.

Certains points de votre discours me paraissent important et intéressant à discuter pour vous, je l’espère, mais aussi pour les autres lecteurs.

Les mots sont là pour communiquer. Si Dieu nous a donné la parole c’est pour s’en servir. A bon escient, ce sera préférable. Ils parleront au cœur s’ils sont chargés du verbe, consciemment ou inconsciemment pour celui qui les reçoit.

Tous les textes sacrés sont faits de mots qui parlent, à notre insu, directement à la source du sujet car ils sont chargés du verbe. Les mantras sont des mots chargés du verbe que l’on répète inlassablement. Les prières sont faites de mots, les chants sacrés aussi.

Ce blog est fait pour inviter à l’expérience et soulever certains points qui me semblent mal compris et risquent de nuire plutôt que de servir.

Vous dites « on ne cherche pas à devenir Dieu » Je suis évidemment d’accord avec vous puisque c’est Dieu lui-même qui vous amène à lui, bon gré mal gré.

« On ne peut aider autrui si on n’est pas complet » Pour devenir complet (si je comprends bien le sens que vous voulez donner à ce mot) il faut impérativement commencer par aider les autres (voir le prochain article à propos de la compassion).

Pour finir j’ajouterai juste que les mots peuvent heurter, blesser, décevoir et engendrer un dégoût, un rejet ou une lassitude qui sont bien souvent difficiles à guérir. Si vous parlez violemment à un enfant, il ne voudra plus vous entendre. Si on vous oblige ou si par vous même vous apprenez et étudiez des textes qui ne vous apportent rien alors vous éprouverez certainement une lassitude et un rejet. L’usage des mots est délicat, il convient de les méditer pour transmettre le sens véritable qu’ils sont chargés de communiquer.

Bref ils ne sont qu’un outil, reste à savoir d’où ils viennent et au service de qui et de quoi ils sont destinés.

Merci encore, bien cordialement et avec plaisir.

Gérard

Les mots ou la Lumière en direct

Merci pour votre réponse. Je comprends que mes propos puissent paraître, parfois, voire souvent, quelque peu décalés par rapport à ce qui se fait ou ce qui s’est fait depuis la nuit des temps en matière de démarche spirituelle. Je suis venu vous voir avec ma soeur lors d’une conférence à Tours et vos mots m’ont touché au Coeur (vous voyez, je reçois aussi les mots). Mais pour mieux comprendre ce que je disais, il vous faut savoir que pour une raison (ce terme est peut-être mal choisi), je ne sais comment dire tant les mots sont imparfaits, je “communie avec la lumière solaire” intuitivement, et révèle des structures et des “Etres” non perceptibles. En même temps des Energies fortes sont ressenties, ce qui me fait dire que se contenter d’Etre en contact de ces Energies, apporte beaucoup. Mais comme cela est nouveau et n’existe nulle part ailleurs (en tout cas pas déclaré sur le web ou ailleurs), il m’est très difficile de présenter cette “transmission” (cf. propos d’une médium rencontrée par hasard, me concernant) sans recevoir soit indifférence, soit moqueries. Aussi ai-je créé en 2013 une association sur Saint-Roch, près de Tours (cf. lien : https://www.facebook.com/audeladelart?ref=hl) destinée à permettre aux artistes inspirés ou intuitifs, intervenant hors des sentiers battus, de pouvoir présenter leurs “oeuvres”. Je suis allé exposer en Inde, à Auroville, en août dernier, et les retours que j’ai eus, vont dans le sens que le contact direct avec les Energies qui se révèlent dans mes photos, sont de nature à soulager , voire guérir (je n’ose employer ces mots car je n’an sais rien) à un niveau plus subtil, du Coeur. J’ai ainsi découvert que, sans mots (même s’ils sont utiles pour communiquer entre nous), il existe aussi une approche avec le spirituel “simple”. Je ne vous demande pas de me croire et je serai bien entendu enchanté de vous rencontrer pour échanger avec vous (en parler) et vous montrer hors internet. Sachez que suite à la conférence à laquelle j’ai assisté, je tiens ce que vous faites pour très intéressant et révélateur, (plus mais les mots ne peuvent le formuler). En espérant que le ridicule de mon commentaire ne sera pas votre sensation à sa lecture. Amitiés. François Baudouin

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