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Spiritualité

Mi-parcours

Il est 8h30 je reviens de la plage après avoir récité les noms de la mère Divine à 4h50, médité au bord de la plage et pratiqué une séance de yoga.

Je suis à mi parcours de mon séjour à l’Ashram. Je ne sais toujours pas où cela va me mener. Je ressens une nécessité d’intensifier ma pratique et ma concentration sur l’essentiel. Ici ce n’est pas luxueux, mais il y a tout ce qu’il faut pour transformer un lieu de travail spirituel et de concentration sur le Divin en « club méd » de la Spiritualité. Le rythme de la journée est laissé à l’appréciation de chacun, il n’y a personne pour vous dire ce que vous devez faire ou pas, des règles sont affichées et les programmes de la journée sont également affichés sur un tableau. C’est à peu près la même chose toutes les semaines. Chacun fait donc ce qu’il veut. Heureusement que la « loi de la mère Divine » s’impose sans qu’on s’en rende compte sans quoi ce serait un beau bazar. C’est ainsi que procède Amma, elle inspire chacun et fait son œuvre à l’insu de la conscience individuelle. A chacun de se rendre perméable à la Grâce.

Hier je suis allé au Darshan pour la deuxième fois de ce séjour. En faisant la queue, j’ai senti un désir irrésistible d’acheter une guirlande de fleurs pour la passer autour du cou d’Amma avant qu’elle me prenne dans ses bras. Dans la file d’attente, je tenais ma guirlande dans mes deux mains et la caressait affectueusement. J’avais l’impression de la remplir d’Amour pour offrir à mon Maître tout l’Amour que j’éprouvais pour Elle et toute la gratitude pour tout ce qu’elle a fait pour moi depuis tout ce temps. Mon cœur s’échauffait par le feu de l’Amour. Mes mains commençaient à trembler puis des larmes pointaient leur nez au bord de mes yeux. Que du bonheur…

Depuis que je suis arrivé à l’Ashram, Amma ne veut pas croiser mon regard. Je n’avais pas acheté la guirlande pour qu’elle s’intéresse à moi, je voulais juste lui offrir mon cœur. Je n’attendais rien en retour. Heureusement pour mon égo je n’avais aucune attente. Et bien sûr, elle a détourné la tête au moment où je passais la guirlande autour de son cou, m’a posé la tête sur son épaule et donné son Darshan. Ce fut rapide, efficace, net et sans bavure. Une véritable œuvre d’art. C’est clair elle ne veut pas me regarder dans les yeux. Heureusement pour moi j’ai déjà expérimenté la même chose la première fois que je suis venu à l’Ashram, le premier jour elle a regardé au dessus de ma tête en disant « ahahah » comme pour dire « oh c’est intéressant tout ça » et elle a fait la même chose le jour de mon départ. De tout mon séjour de trois semaines elle ne m’a pas regardé. 19 ans plus tard c’est le même scénario sauf que je n’ai pas eu le « ahahah ».

Que faut il en penser ? Si mon mental était dominant, ça tournerait vite au cauchemar. Je me demanderais pourquoi il en est ainsi et des tas de raisons pourraient surgir. La culpabilité pourrait poindre son nez ou la révolte ou la colère. Face à l’incompréhension, à l’insatisfaction, à un sentiment d’injustice ou « d’injustesse », tout peut arriver. L’ego peut devenir la bête féroce qui sommeil au fond de l’inconscient, il peut devenir extrêmement destructeur pour finalement parvenir à se détruire lui même et réduire à zéro les bénéfices d’un tel séjour. Dieu soit loué je ne suis pas dans ce cas de figure.

Je m’observe et essaye d’avoir des informations, je suis à l’affût des sensations qui pourraient s’éveiller. Pour l’instant rien à l’horizon, aucun sentiment négatif et aucune explication. Je suis habité d’un calme et d’un bonheur intérieur permanent, sans me sentir auto-satisfait ou imbu de moi-même. L’idée est : « continue, intensifie tes pratiques, ne perd pas de temps dans des futilités, concentre toi encore plus sur Amma et laisse toi faire ». Je suis persuadé que j’aurai la réponse. Ma confiance en Amma est telle que je crois qu’elle peut tout faire, que je peux tout entendre et que quoiqu’il arrive je lui resterai fidèle. Sans ces conditions, je pense qu’il est impossible de changer radicalement son ego. Je me souviens d’une phrase mais je ne sais plus de qui elle est « il faut être comme le cadavre dans les mains de son embaumeur ». Je vous accorde qu’on peut trouver une image plus agréable mais elle est bien signifiante. Je prendrais bien l’image du patient subissant l’intervention du chirurgien sans anesthésie mais je sais que ça va vous faire froid dans le dos. Pourtant ça y ressemble parfois. Amma dit « quand une dent est pourrie il faut l’extraire et y verser le baume de l’Amour pendant l’opération ». C’est bien comme ça que ça marche.

L’Amour permet cela, la douleur reste là mais la souffrance n’est plus là.

Il faut se laisser faire par l’Être, par le Guru, c’est la même chose. L’ego ne peut pas se changer lui-même. c’est du fond des profondeurs que la graine germe et se développe délivrant progressivement les informations qui vont transformer le sujet et transmuter toutes les mémoires.

J’ai l’habitude de dire que je n’y suis pour rien dans tout ce qui m’est arrivé. La grâce du Guru est irremplaçable. J’ai commencé consciemment mon cheminement en 1982 et n’ai rencontré physiquement mon Maître que dix ans plus tard. Confiance, détermination, patience sont des maîtres mots sur le chemin.

A suivre…

4 réponses sur « Mi-parcours »

bonjour Gérard. Je comprends lorsque tu dis que tu te laisses aller, que tu es dans une confiance totale, que ce qui doit arriver arrivera. J’ai cette perception là également, que lorsque c’est le moment dans notre vie de lire, de voir, d’entendre quelque chose, nous lisons, voyons, entendons, lorsque nous y sommes réceptifs. Tes écrits sont pour moi des messages.

En même temps, tu parles du cadavre dans les mains de son embaumeur, de la dent pourrie et du baume de l’amour, que la douleur est là et mais plus la souffrance. Il faut déjà être à un certain parcours dans sa vie pour avoir ce ressenti. Je me sens bien désarmée aujourd’hui devant toutes les pratiques exercées par les médecins pour sauver quelqu’un d’un gros problème de santé. C’est quelque chose de nouveau pour moi, d’avoir un proche qui vit dans une douleur constante. Comment lui venir en aide ?… Je peux toujours prendre du recul envers cette personne souffrante, c’est la solution la plus facile. Mais je sens bien que ça ne me convient pas.

Je fais mienne maintenant, cette vérité que même si je possède peu, je ne connais pas la souffrance physique, et que c’est déjà beaucoup.

Bien amicalement. Brigitte S. Epoye

Accompagnement

Bonjour Brigitte.

Merci pour ton commentaire.

Je voudrais préciser une chose qui est importante pour moi. Tu parles de « laisser aller ». C’est une expression que j’essaye de ne pas utiliser car elle prête à confusion. Le laisser aller me fait penser au « canapé télé ». Hors le cheminement est bien loin d’être de ce style. Je parle de se laisser faire. Ce qui est très différent. Je suis extrêmement actif. En ce moment je fais environ une dizaine d’heures de pratiques Spirituelles par jour. Tu vois c’est très actif. Même la méditation est un travail de tous les instants. Quand on dit que le sage n’agit pas, cela veut dire qu’il n’agit pas sous l’impulsion de son égo mais qu’il obéit à la nécessité imposée par le principe d’évolution. Il peut agir dans ce sens toute la journée. Il y a des personnes pour qui le chemin sera plutôt contemplatif et d’autres seront hyper actifs dans le service aux autres par exemple.

La souffrance des autres et plus particulièrement celle des proches est évidemment source de tourments. Il me semble que les personnes en souffrance ont besoin de présence de qualité, d’écoute, d’amour. C’est ce que l’on appelle la compassion. Ce n’est pas si évident que cela d’être dans la compassion, on a souvent tendance à être dans la pitié et dans l’évitement. Par exemple on va dire : « ne t’en fais pas ça va aller tu vas t’en remettre rapidement et tout sera oublié ». Faisant cela on se « dédouane » soi même et on passe à autre chose. Il me semble plus utile de parler avec la personne de ce qu’elle vit, qu’elle puisse exprimer sa souffrance, ses peurs, ses angoisses, ses questions. Il nous faut pouvoir l’écouter, la laisser s’exprimer, l’aider à s’exprimer sans parler à sa place.

Bien sûr c’est éprouvant mais encore une fois le baume de l’Amour allège la souffrance.

Bien à toi.

Bonjour Gérard,

C’est un vrai délice de lire vos articles..

Pour la première fois en 2013, je suis allée voir AMMA, lors de son passage en France..

Ce fut un vrai Bonheur, je suis restée 33h sans dormir avec une énergie « magique », hors du commun. Si je réagis a cet article, c’est que je suis allée au Darshan 2 fois.. hormis le Bonheur intense que cela m’a procuré, j’ai été interpellé par le fait qu’AMMA ne m’ai pas regardé dans les yeux. J’ai espéré que cela se produirait la 2ème fois, mais la non plus cela ne c’est pas produit.. Mon ego a bien entendu essayé de le jouer de mauvais tours, culpabilité etc..,mais très vite la situation a changé, j’ai senti tout l’Amour d’AMMA m’envelopper et sur le moment cela n’a plus eu aucune importance.. Puis les jours suivants, jusqu’à aujourd’hui encore, je me suis demandé si elle regardait certaines personnes dans les yeux et d’autres pas .. Je n’ai jamais laissé mon ego prendre le dessus, mais j’avoue qu’une petite tristesse ce manifeste parfois.. Depuis ma rencontre avec AMMA, ma vision du monde a changé, je perçois aujourd’hui des choses que j’imaginais, mais qui me semblaient impossible à réaliser dans ce monde. Depuis que j’ai rencontré AMMA, je sens son Amour m’envelopper.. Je suis au préliminaires d’un monde Merveilleux..

Merci pour vos partages, c’est très enrichissant, j’ai l’impression en faite d’être aussi un peu a l’Ashram..

Bonne et heureuse Année.

Regard

Bonjour Amalia

merci pour votre commentaire.

Sans vouloir parler à la place d’Amma, je peux vous transmettre ce que j’ai pu ressentir et vivre auprès d’elle à propos de son regard.

Il me semble qu’Amma par l’absence de son regard dans mes yeux, ne veut pas satisfaire aux demandes de mon égo. Je suis venu cette fois-ci à l’Ashram en ayant ressenti en octobre un puissant appel. C’est comme si Amma m’avait téléphoné en me disant “viens mon fils, c’est le moment”. Ca faisait dix ans que je n’étais pas allé à l’Ashram et je me demandais bien si j’allais y retourner un jour. Je dois reconnaître que j’étais fier qu’Amma m’appelle ainsi. Pour moi ça voulais dire que je le valais bien. ce qui est une réaction purement égotique même si à y regarder de loin semble plutôt anodine. J’attendais aussi en arrivant dans ses bras qu’elle me fasse comprendre qu’elle était contente que j’aie entendu son appel, ce qui aurait renforcé ma fierté. Merci Amma de me couper le plus tôt possible dans mes élans égotiques. Une toute petite chose comme ça pourrait prendre des proportions très importantes. Il est plus facile de détruire une mauvaise herbe à sa naissance. Quand elle a envahi le jardin ça pose plus de problèmes.

Amma regarde bien dans les yeux quand c’est nécessaire, quand elle a quelque chose de particulier à transmettre. Je peux vous garantir qu’il n’y a pas besoin de parler la langue pour comprendre. Son regard est tellement pénétrant et expressif que le sens vous apparaît sans même que vous ayez besoin d’essayer de savoir ou d’entendre. Le message s’impose à vous. Je l’ai vécu a plusieurs reprises et à chaque fois le message m’apparaît, peut être pas tout de suite. Parfois il faut un peu de temps. Elle nous donne tout ce dont nous avons besoin.

Pour l’instant elle ne m’a pas regardé mais dans une méditation son regard s’est planté devant moi sans que je le demande. Il faut la voir dès que possible au-delà de sa forme, si c’est possible bien sûr.

Meilleurs voeux à vous également.

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